Hier, j'ai un peu rattrapé mon retard des films 2010 à rattraper... en voyant le premier long métrage du couturier Tom Ford. Il s'agit de l'adaptation du roman du même nom, du britannique Christopher Isherwood.
Synopsis (AlloCiné) : Los Angeles, 1962. Depuis qu'il a perdu son compagnon Jim dans un accident, George Falconer, professeur d'université Britannique, se sent incapable d'envisager l'avenir. Solitaire malgré le soutien de son amie la belle Charley, elle-même confrontée à ses propres interrogations sur son futur, George ne peut imaginer qu'une série d'évènements vont l'amener à décider qu'il y a peut-être une vie après Jim.
Ce film est une ode à l'amour, celle entre deux hommes comme l'avait déjà merveilleusement fait Brokeback Mountain. Et comme ce dernier, A Single Man transcende le genre en rendant cette histoire universelle. C'est simple, je suis une femme mais je n'ai néanmoins aucun soucis à être touchée par cette relation de toute beauté. Et que dire de Colin Firth que j'ai redécouvert ici, comme au premier jour dans son rôle de Mister Darcy dans Bridget Jones et Orgueil & Préjugés, version BBC. Ici il dégage tant de tristesse et de charme mêlé. Tom Ford l'a rendu (encore plus) magnifiquement beau. Il habite l'écran du début jusqu'à la fin. La capacité qu'il a de dégager une multitude d'émotions en un regard est impressionnante, particulièrement dans la scène du coup de téléphone, quand il apprend la mort de son homme : bouleversant.
C'est bien simple, j'ai adoré la première moitié du film. La réalisation est réglée tel un métronome. Il est impressionnant de voir le travail fait par le réalisateur : chaque plan, esthétiquement somptueux, est pensé au millimètre. La façon de mettre en avant chaque émotion de chaque personnage, de part des plans plus ou moins rapproché (voir très rapproché) est magique. Sans parler de ces longs silences, ces longs regards face caméra du touchant Colin Firth. Ceux échangé entre Firth et Matthew Goode sont à vous briser le cœur car vous savez, comme le héros, qu'ils ne sont que des souvenirs. Ces deux hommes se sont aimé pendant 16 années, vivant comme tout petit couple, mais de façon "invisible", 1962 oblige. Mais est-ce vraiment différent aujourd'hui ?
Autre histoire très mignonne, la profonde amitié qui lie le héros au personnage de Julianne Moore. Ils se connaissent depuis toujours et ont de profonds sentiments qui dépassent la simple amitié, du moins pour la demoiselle. Aussi perdus l'un que l'autre, ils se réconfortent, se complètent mutuellement. Les voir danser, tel deux enfants, est adorable et triste à la fois. Je ne peux m'empêcher de penser à moi et mon meilleur pote. Par certains côtés, ils me font penser à nous. Même si j'ai parfois le sentiment que la distance géographique a eu quelque peu égratigné notre amitié. Ce n'est plus comme avant.
En conclusion c'est un très beau film, au sens propre comme au sens figuré. Une plongée dans le Los Angeles des années 60 somptueuse. Tout y est : voitures, accessoires, décors, costumes. Tom Ford est issu de la mode et cela transparaît dans chaque plan, chaque détail, chaque costume tiré à quatre épingles, une paire de lunettes. Tout n'est que perfection et contrôle, à l'image de George Falconer qui tente de contrôler l'image qu'il renvoi pour mieux tromper son monde : "Just get through the goddam day".
Un enchaînement de plans de grande qualité. Je pense notamment à ces scènes où la musique (magnifique du début à la fin) prend le pas sur les dialogues, parfois ponctué du tic-tac lancinant d'une horloge, ou encore les gros plans sur les yeux ou les lèvres : une belle leçon de cinéma.
Néanmoins je regrette juste que la deuxième moitié du film ne tienne pas autant la route. Quand j'ai cru que l'histoire allait prendre fin, c'est avec surprise que j'ai réalisé que seulement 45 minutes s'étaient écoulé.
Autre regret que les accents so british de Matthew Goode et Nicholas Hoult (la série britannique Skins) soient passé sous silence. Dommage. Surtout celui de Goode est a coupé au couteau. Cela ne le rend que plus irrésistible.
Ce film reste néanmoins à voir, pour l'interprétation plus qu'habitée de Colin Firth. Avant de le retrouver le mois prochain dans The King's Speech. Mais aussi pour redécouvrir au détour d'une scène Lee Pace (Pushing Daisies), Ginnifer Goodwin (He's Just Not That Into You), ou encore Keri Lynn Pratt (à la voix si inoubliable), et surtout Matthew Goode (Watchmen) et Nicholas Hoult. Les amateurs du style années 60 (comme moi) seront plus que ravis, c'est comme si l'un de ces vieux catalogues ou publicités prenaient vie. Une extension de Mad Men sur grand écran.
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