Synopsis (AlloCiné) : Tal est une jeune Française installée à Jérusalem avec sa famille. A dix-sept ans, elle a l’âge des premières fois : premier amour, première cigarette, premier piercing. Et premier attentat, aussi. Après l’explosion d’un kamikaze dans un café de son quartier, elle écrit une lettre à un Palestinien imaginaire où elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples. Elle glisse la lettre dans une bouteille qu’elle confie à son frère pour qu’il la jette à la mer, près de Gaza, où il fait son service militaire. Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse d’un mystérieux "Gazaman"...
Ce film est originalement intitulé en France Une bouteille à la mer. Mais il s'avère que c'est le même titre que le livre de Nicolas Sparks publié en 1998 et que le film dont il est l'adaptation sortie un an plus tard avec pour stars Kevin Costner et Robin Wright (Penn à l'époque).
Ici c'est un film franco-canado-israélien réalisé par Thierry Binisti d’après le livre Une bouteille dans la mer de Gaza de Valérie Zenatti qui est sorti en France le 8 février 2012, et sortira au Canada ce vendredi. Hors, au Québec, le film sort sous le titre Une bouteille dans la mer de Gaza. Comme toujours les Québec restent fidèles au titre original, ce qui est toujours mieux que les choix souvent douteux de titres faits pour le marché français.
La force de ce film est de nous montrer la petite histoire dans la grande qu'est ce conflit israëlo-palestinien dont on nous parle tant à la tv que l'on est a oublié les tenants et les aboutissants, les acteurs et ce qui les poussent à se battent encore et toujours.
À l'image des parents de Tal (touchante Agathe Bonitzer, même si on pourrait souhaiter qu'elle soit parfois un peu moins amorphe) et leur réaction quand ils apprennent qu'elle a correspondu avec "l'ennemi" et déblatérant ce qu'ils ont entendus aux news. Nous faisons exactement la même chose, fondant notre jugement sur la base d'une ou deux sources d'informations plus ou moins contrôlés par nos Gouvernement et l'image qu'ils souhaitent que l'on perçoive de telle ou telle façon. L'ignorance est le plus grand des fléaux. C'est ce qui créé l'incompréhension et la peur, choses très dangereuses encore plus en temps de guerre. Alors oui ce propos est peut être utopique, à l'image de Miss Peace du film, mais au final qu'est-ce qui nous reste ? Ce sont deux peuples dépassés par les décisions de leurs dirigeants, qui aspirent à avoir une vie normale, comme le dis Naïm (magnétique Mahmud Shalaby, aux yeux vert des plus hypnotiques), tout ce qu'ils veulent c'est avoir des droits comme tout le monde, avoir une équipe de foot, etc...
Ce film permet de mettre des visages et d'élever deux voix hors de ce conflit, pour rendre ainsi ces scènes de bombardements (suggérées ici uniquement par le bruit des missiles et des explosions) plus tangibles. Des images d'archives présentés à la tv font le reste. Ces même images que nous voyons encore et toujours, sans réellement faire attention tout occidental protégé dans notre pseudo tour d'ivoire qu'est l'Europe. Mais ici, s'intéresser de près à la vie quotidienne de Tal et de Naïm nous fait prendre conscience de quelque chose que nous avons oublié en cours de route : ce sont des personnes comme vous et moi. Des jeunes avec des espoirs et des rêves d'un futur meilleur, pas si éloignés de nous. Et on se prends à verser une larme en voyant cette famille apeuré, sous le bruit des bombes.
C'est comme la vue de ce "mur israëlien" qui coupe le pays en deux. Cette "barrière de séparation israélienne" est une construction en Cisjordanie afin de protéger la population israélienne de toute « intrusion de terroristes palestiniens » sur le territoire israélien (voir ici pour plus de renseignements). On ne peut pas s'empêcher d'une autre aberration bien plus proche de chez nous, le mur de Berlin, et des différences de qualité de vie suivant que l'on se trouvait à l'Est ou à l'Ouest. Un mur qui n'est pas tombé il y a si longtemps. Cela fait donc d'autant plus mal de voir ces deux jeunes personnes séparés par ce mur. La scène où Naïm passe de l'autre côté est d'autant plus marquante par la solitude qui l'entoure. Si peu de son peuple ont donc le droit de passé. Cela ne rend cette scène et ce moment que plus magnifique. Tout comme quand leur deux voitures/regards se croisent. Si près et si loin à la fois. On peut toujours rêver qu'ils se retrouverons autour d'un café à Paris, même si c'est peu probable. Car ce film n'est pas une histoire d'amour à la Roméo & Juliette. C'est avant tout la rencontre de deux personnes que normalement tout oppose. Avec la menace permanente de cette insécurité qui nous laisse pensé que l'un ou l'autre périra d'une façon ou d'une autre. Au final, non, même si on aurait aimé qu'ils aient une chance de se rencontrer réellement, et d'apprendre à se connaître, et peut être à terme de s'aimer. Mais cette fin est en cela plus proche de la réalité où les happy-endings sont hélas loin d'être légion. Cela reste cependant une fin pleine d'espoir en un avenir qui s'annonce meilleur. C'est peut être déjà pas si mal. Et cela permet à nous de relativiser sur notre propre vie et à nous poser la question si elle nous convient réellement et comment faire pour la changer si ce n'est pas le cas.
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