- Come on, none of this matters anymore. WMD? This doesn't matter.
- What the fuck are you talking about? Of course, it fucking matters.
The reasons we go to war always matter!
Clark Poundstone (Greg Kinnear) & Roy Miller (Matt Damon)
Synopsis (AlloCiné) : Pendant l'occupation américaine de Bagdad en 2003, l'adjudant-chef Roy Miller (Matt Damon) et ses hommes ont pour mission de trouver des armes de destruction massive censées être stockées dans le désert iraquien. Ballotés d'un site piégé à un autre, les militaires découvrent rapidement une importante machination qui modifie le but de leur mission. Pris en filature par des agents, Miller doit chercher des réponses qui pourront soit éradiquer un régime véreux soit intensifier une guerre dans une région instable. En peu de temps et dans cette zone explosive, il découvrira que la vérité est l'arme la plus insaisissable de toute.
Green Zone est l'adaptation du livre de Rajiv Chandrasekaran intitulé Dans la zone verte : les américains à Bagdad ("Imperial Life in the Emerald City").
Choquant, brutal, sans temps mort. Ce film vous laisse sans voix avec un arrière goût amère dans la bouche, rempli de dégoût en le genre humain. Certes nous le savions depuis longtemps qu'il n'y avait pas d'armes de destructions massives en Irak et que tout ceci n'était qu'une grosse mascarade créée dans le but de justifier l'entrée en guerre des États-Unis en Irak. Mais le voir en image fait mal. Voir ces soldats, à l'image du lieutenant Miller, tels des marionnettes allant où on leur demande d'aller sans jamais rien trouver et ce doute qui s'installe progressivement dans leur esprit. Pourquoi suis-je ici ? Car comme le dis si bien le personnage de Matt Damon,"les raisons pour lesquelles nous entrons en guerre sont toujours importantes, c'est tout ce qui importe".
Alors quand ce dernier décide de se lever contre sa hiérarchie et surtout contre ceux à l'initiative du grand mensonge pour le faire éclater au grand jour, nous ne pouvons qu'être avec lui à 200%. L'ennemi n'est jamais celui que l'on croit. Ici nous assistons à une sorte de guerre des polices entre le Pentagone, la CIA et l'armée, se battant pour obtenir l'information en premier. Miller doit alors se battre non pas contre les irakiens mais contre les siens parce qu'il veut naïvement révéler la vérité au monde. Ironiquement, c'est entre autre auprès d'un Irakien, Freddy, qu'il trouvera ce soutien.
Et alors c'est partie pour un enchaînement d'actions façon Jason Bourne dans la ville irakienne. Ceux qui ont comme moi adoré La vengeance dans la peau avec déjà le duo Damon-Greengrass savent à quoi s'attendre. Surtout qu'ici, le contexte historique rend l'action d'autant plus intense et l'identification avec le personnage principal tout aussi importante. Car comment ne pas vouloir le voir réussir au nez et à la barre de ses dirigeants qui ont fait des choix discutables dans un but purement économique (pétrole mon ami) et politique (Sadam nous voilà) au méprit des vies humaines. Et on ne peut justement s'empêcher de penser à tous ces soldats morts pour une raison qu'ils croyaient juste, morts pour quelque chose qui n'existe plus depuis 1991. Cela me ramène en mémoire l'épisode 4.05 The Son de la série Friday Night Lights, que j'ai vue récemment, où l'un des protagonistes doit enterrer son père mort à la guerre. Il essaye alors de comprendre l'engagement (le sacrifice) de son paternel dans ce conflit au détriment de sa famille pour permettre aux autres de vivre libres.
Voir également les façons plus ou moins discutables d'interrogatoires par les Marines pour arriver à leur fins coûte que coûte est difficilement tolérable d'autant plus qu'elles font écho aux images tristement célèbres des ces soldats américains torturant des prisonniers à Guantanamo. Si les sois disants représentants la liberté/démocratie ne la respectent pas qui le fera ?
Je ne dirais pas que c'est un film nécessaire car cela reste du divertissement, si réaliste soit-il. De plus il faut reconnaître la capacité des Américains a toujours se remettre en question (du moins cinématographiquement) vis-à-vis des conflits dans lesquels ils se sont engagés et cela parfois même avant leur dite implication dans certaines guerre. Nous sommes loin de pouvoir les égaler avec nos propres erreurs du passé. Pour ce qui est de Green Zone, je n'en attendais pas moins de la part de Paul Greengrass. Comme à chaque fois il sait apporter une dose d'humanité qui sonne vrai même en plein milieu de l'action, sans oublier un brin de vigoureuses dénonciation. C'est pourquoi c'est toujours un plaisir de voir un de ses films. Et quand cela implique des retrouvailles avec Matt Damon ce n'est que du bonus. Que de chemin parcouru pour cet acteur depuis Will Hunting. Mon Dieu, quel charisme, quelle assurance, quelle présence à l'écran. Le port de l'uniforme n'est pas étrangé à tout ceci mais cela implique de parler de mon culte des hommes en uniformes et c'est un autre débat.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire