jeudi 3 novembre 2011

The Ides of March - My review


Synopsis (AlloCiné) : Stephen Meyers (Ryan Gosling) est le jeune mais déjà très expérimenté conseiller de campagne du gouverneur Morris, qui se prépare pour les élections à la présidence américaine. Idéaliste et décidé à faire honnêtement tout ce qu’il peut pour faire gagner celui qu’il considère sincèrement comme le meilleur candidat, Stephen s’engage totalement. Pourtant, face aux manipulations et aux coups tordus qui se multiplient vite, Stephen va devoir faire évoluer sa façon de travailler et de voir les choses. Entre tentations et désillusions, les arcanes du pouvoir le transforment…


Décidément je suis vraiment réfractaire au travail de George Clooney en tant que réalisateur, et The Ides of March ne dérogera pas à la règle. Je ne comprends pas tout l'engouement dont l'acteur a fait l'objet et ce dès sa première réalisation (Good Night, and Good Luck en 2006). Quand au jeu de Ryan Gosling, certes il est bon (comme toujours), mais pour moi c'est loin d'atteindre sa performance dans DRIVE. Donc déçue par ce film dont j'attendais bien plus, surtout après avoir vue la bande annonce. Il s'agit d'un bon film traitant sur la politique et le pouvoir qu'elle a de corrompre et détruire tous les idéaux des personnes liées de prêt ou de loin à ce milieu, que l'on soit démocrate ou républicain. Tout est bon pour arriver à ses fins. Rien de nouveau au soleil que nous n'ayons pas vue dans bien d'autres films traitant de ce sujet. Ou peut être est-ce moi qui est perdu un peu plus de mes idéaux (à l'image du héros) vis-à-vis de la politique en général et des démocrates en particulier, qui ne valent finalement pas mieux que les foutus éléphants. Et pourtant rien ici que l'on ne savait ou soupçonnait déjà, mais la constatation n'en reste pas moins amère, à l'image de tous les idéalistes concernant Obama.


Tout le long du film on voit le héros sombrer progressivement aux mains des griffes de tous ses aînés, que ce soit Tom Duffy (magistral Paul Giamatti) chef de campagne du clan adverse, son ami et confident Paul, son "amie journaliste" Ida, son boss le gouverneur Morris. Tous le poignarde dans le dos à un moment donné ou un autre, et on ne voudrait définitivement pas être à sa place. Mais au fur et à mesure qu'il se débat, gérant en parallèle sa pseudo relation avec la stagiaire sources de problèmes, il apprends en s'abaisse au niveau de ses adversaires, prêt à tout pour sauver sa peau. Comme le montrait la bande annonce, tout le monde n'allait pas en sortir indemne, mais ce ne fût pas la personne que j'aurais penser. Elle n'aura vraiment servi qu'à cela finalement, représenter la part d'humanité qui s'en est allé. Snif. Cela nous toucherait presque s'il on avait un tant soit peu s'attacher au personnage. Ce qui n'est pas le cas. Au final, le héros sort, en apparence, victorieux obtenant tout ce qu'il aurait pu souhaiter. Et pourtant le sourire s'en est allé, à l'image de cette scène où son candidat s'allie publiquement avec le sénateur Thompson, ce qui lui confère une victoire quasi-assurée. Oui son candidat va gagner, mais l'envie, le plaisir n'y sont plus. Victoire amère. Et le contraste n'est que plus flagrant comparé au début du film.


D'ailleurs cette scène fait écho à celle du début avec la jeune stagiaire apportant les cafés, sous fond de speech de Morris. Tout semble identique et en même temps, tout a changer. Bonne idée de la part du réalisateur. Tout comme la scène finale qui s'achève sur le visage de Stephen Meyers/Ryan Gosling. D'ailleurs c'est assez drôle de voir que Clooney a décidé de clore son film exactement de la même manière que Nicolas Winding Refn, avec DRIVE, le génie en moins. En même temps Gosling est tellement magnifique à bien des niveaux, et la maturité lui a apporté une force, teinté de faiblesse absolument superbe, que l'on a envie de le partager avec le monde. Néanmoins, encore une fois, faut-il un réalisateur capable de capturer tout ceci et là où Refn l'a absolument sacralisé aux delà de toutes espérances, Clooney doit encore faire ses preuves. En plus, vue comment il vieilli (d'autant plus flagrant aux côtés du jeune premier Gosling) plus ou moins bien (les tonnes de fonds de teint ne peuvent tout cacher) il devient plus qu'urgent pour lui de parfaire son travail derrière la caméra et d'arrêter au passage de se mettre en scène. Parfois il vaut mieux se limiter à un secteur d'activité à la fois. En attendant, The Ides of March aurait pu être un meilleur film si la réalisation avait su mieux mettre à profit son casting quatre étoiles. À défaut, je regarderais Jeux de dupes (Leatherheads) pour John Krasinski qui est (avec Gosling) l'un de mes acteurs favoris, sans néanmoins beaucoup d'espoirs.

Tom Duffy: Get out, now. Or otherwise...
Stephen Meyers: Otherwise, I'll end up like you?
Tom Duffy: Yeah, you end up being a jaded, cynical asshole, just like me.

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