Synopsis (Cinoche) : À la mort de leur mère, les jumeaux Jeanne et Simon Marwan reçoivent de la part du notaire Lebel des indications claires sur les dernières volontés de la défunte : ils doivent retrouver leur père, qu'ils croyaient mort depuis longtemps, et leur frère, dont ils n'avaient jamais entendu parler, pour leur remettre chacun une lettre. Voyant que Simon est réticent, Jeanne décide de se rendre seule au Moyen-Orient afin d'enquêter sur le passé de sa mère et de lever le voile sur le mystère qui entoure l'origine de sa famille. Simon se rendra lui aussi sur les lieux afin d'aider sa soeur dans sa quête.
Après le film français Potiche, dans le cadre du Festival Divers/Cité, lundi 25 juillet dernier, merci encore une fois au Théâtre de Verdure et à la ville de Montréal pour la découverte du film québécois Incendies. Il s'agit d'une adaptation de la pièce Incendies de Wajdi Mouawad. Le film est inspiré de la vie de Souha Béchara.
Ce film nous montre combien nous français de France ne nous intéressons pas suffisamment aux films made in Québec. Mais aussi les salles de projection devraient faire plus leur travail en diffusant autre chose que les productions hollywoodiennes car parfois, quelque pépites s'y trouvent et nous passons à côté.
Incendies m'a bluffé par sa qualité de sa réalisation et de sa photographie. Un grand coup de chapeau à Denis Villeneuve et André Turpin. Cela me donne définitivement envie de m'intéresser de plus près aux précédents longs métrage de Villeneuve. Ce film a été nominé dans la catégorie Meilleur Film Étranger aux derniers Oscars, et c'est plus que mérité. C'est d'ailleurs vraiment dommage qu'il ne l'ait pas remporté. Il fût également présent, entre autres, aux festivals de la Mostra de Venise (en avant-première mondiale) et de Toronto, et il remporta 8 Genie (prix qui récompense les meilleurs films du cinéma au Canada) et 9 Jutra (récompense des films québécois) en 2010.
Dès le début j'ai adoré la façon dont Villeneuve approche lentement la caméra vers ses acteurs, généralement avec la chanson de Radiohead, You and Who's Army?, qui revient à plusieurs reprises tout au long du film et vous transporte à chaque fois. Même chose pour ce qui est de la musique de Grégoire Hetzel. Je pense également aux scènes de natation : lentement superbes. Je n'ai pu m'empêcher de penser au dernier Harry Potter qui recèle également une scène superbe au ralenti de Harry tentant de garder la tête hors de l'eau. Et que dire de la scène du bus, horriblement macabre. Et cette enfant qu'elle essaye de sauver du massacre, en vain... Haletant.
Les acteurs sont tous superbes. Mention spéciale à l'interprète du rôle de la mère, Lubna Azabal ainsi que ceux qui jouent les jumeaux Marwan, Mélissa Désormeaux-Poulin et Maxim Gaudette.
L'histoire est de très haute qualité et vous surprend à maintes reprises, car elle n'a rien de conventionnel. Le choix de construire la narration telle un puzzle est brillant bien que cela peut être un peu difficile pour re-situer le contexte ou les personnages. Tout au long vous vous attachez aux personnages jusqu'au rebondissement final implacable. Vous ne verriez jamais cela dans un film made in Hollywood, plus habitué à des histoires plus uniformes. Ici vous êtes surprit, dégoûté, choqué, mais heureux de voir que justement le cinéma peu encore vous faire ressentir ce genre d'émotion.
Vous ne pouvez retenir vos larmes. Tout comme les jumeaux, vous êtes transporté par l'histoire de Nawal. Quelle vie. Que d'épreuves. Vous perdez vos repères au milieu de ce pays inconnu. Cette guerre, de religion (encore et toujours) est brutale et vous prend par surprise. On réalise alors combien nous sommes chanceux d'avoir une mère et un père qui nous aiment. D'avoir une famille "normale" qui n'a pas été détruite par un conflit. On réalise également que l'on devrait moins se plaindre, que les obstacles que nous avons à affronter au quotidien ne sont pas si insurmontables, que la vie n'est pas si dure, que nous sommes chanceux d'être dans un pays libre, D'ÊTRE DES GENS LIBRES. Libre vivre, d'aimer, de croire en n'importe quel dieu, travailler, se déplacer. Vivre tout simplement.
Heureusement le film détient également quelques moments d'humour (noir) qui viennent un peu soulager le spectateur fortement éprouvé, notamment quand le frère cherche à aller prendre le thé dans un camp de réfugiés ou encore avec la remarque "violation... oh c'est bon, j'ai de l'expérience dans le domaine".
Mais cela ne dure jamais très longtemps. En effet, le fait que l'intrigue se passe majoritairement au Moyen Orient rend la chose moins palpable. Mais cela nous rattrape de plein fouet quand nous sommes de retour à Montréal et reconnaissons les éléments de notre quotidien tel les bus de la STM. Et là, la réalité vous éclate en pleine figure, au même titre qu'aux personnages.
Un film donc à ne manquer sous aucun prétexte. Vous allez souffrir en le voyant, mais au final en ressortirez grandi. Cela fait partie de ces expériences de cinéma inoubliables.
« Un plus un, ça fait deux. Un plus un, ça peut-tu faire un? »...
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