lundi 7 décembre 2009

State of Play UK versus State of Play US - My Review

Hier, j'ai découvert la sixième et dernière partie de la série britannique Jeux de Pouvoirs plus connu sous le nom de State of Play qui était diffusé chaque vendredi soir aux alentours de 22h15 au rythme d'un épisode par semaine. Ce thriller politique fut diffusé pour la première fois le 18 mai 2003 sur la chaîne britannique BBC, puis quelques années sur Arte. J'en avais déjà entendu parlé lors de sa diffusion sur Canal + et donc j'avais très envie de le voir pour me faire une opinion. Quelle ne fut pas ma déception de tomber sur le dernier épisode un jour sur Arte. En effet, la série avait été renommée Jeux de Pouvoirs en France donc je pouvais attendre longtemps. C'est pourquoi je fut très heureuse de découvrir dans mon programme TV il y a six semaines de ça que la septième chaîne de la TNT avait l'intention de rediffuser cette série britannique. On ne m'y reprendra donc pas à deux fois : j'étais devant mon écran plus que prête à découvrir les tenants et aboutissants de ce complot politico-romantico-journalistique.


Synopsis : Deux personnes que tout sépare disparaissent. Une jeune femme, Sonia Baker, membre d'une commission gouvernementale, tombe sous une rame de métro et un jeune garçon, spécialiste du vol à la tire, est abattu par un tueur professionnel. Ils n'ont rien à voir l'un avec l'autre mais se sont pourtant téléphonés quelques heures avant leur mort. Un grand quotidien, The Herald, s'empare de l'affaire et enquête sur ce qui pourrait se révéler être un scandale national.


Cette série vous tient en haleine de bout en bout. Chaque épisode se finit sur un cliffanger que vous vous demandez comment vous allez tenir à devoir attendre une semaine pour voir la suite. Les actions et rebondissements s'enchaînent tellement que vous ne voyez pas l'heure passer et ne le réalisé que quand le générique de fin apparaît à l'écran. Très frustrant et en même temps c'est jouissif de se faire rouler dans la farine par cette histoire au scénario brillamment orchestré. La réalisation nerveuse à souhait revient à David Yates qui réalisera plus tard quelques petits films à petit budgets que sont Harry Potter 5, 6 et 7 part1 & 2...


Le grand intérêt de cette série, hormis l'histoire, est le choix des acteurs pour interpréter cette galerie de personnages complexes à souhait, loin des clichés habituels. Mention spéciale à Bill Nightly (que certains ont découvert comme moi dans Love Actually et adoré dans en chef de la rédaction du Herald cabotin au possible. Je suis fan. Face à lui John Simm (Carl McCaffrey) et David Morrissey (Stephen Collins) sont très crédibles et nous font vraiment ressentir les multiples émotions que leurs personnages traversent durant toute cette histoire. N'oublions pas non plus toute la galerie excellente de seconds rôles qui les soutiennent : James McAvoy (Atonement, Wanted, Le Dernier Roi d'Écosse, Penelope...) dans le rôle de Dan Foster, journaliste freelance et accessoirement rejeton du rédacteur en chef, Kelly MacDonald (No Country for Old Men, Choke...) fidèle second de McCaffrey ou encore Polly Walker (la série Rome) dans le rôle de l'épouse trompée.

En bref, si vous n'avez pas encore découvert cette brillante série britannique, jetez-vous dessus. Si vous avez vu (et aimé ou non) le remake américain, jetez-vous dessus la version TV car elle est 100 fois mieux.


En effet, après avoir achevé le visionnage du dernier épisode j'ai ressentie le besoin de poursuivre l'expérience en la comparant avec la version américaine, format 16/9, avec Russel Crowe, Ben Affleck, Rachel McAdams, Helen Mirren et Robin Wright Penn.
Et je dois dire que j'ai été surprise par les bonnes critiques que la version filmique a rencontrée. En effet, hormis Télérama avec lesquel je partage l'opinion (pour une fois), la plupart considèrent "l'intrigue haletante/captivante, l'interprétation prenante et confirme le talent du réalisateur du Dernier roi d'Écosse..." À tout ceci, je répondrais que nous n'avons pas dû voir le même film et que tous ces superlatifs sont une insulte au Dernier roi d'Écosse qui pour moi méritait tout les éloges précédemment cités contrairement à la version ciné de State of Play. Or cette dernière, pour moi, n'a pas le tiers du côté "haletant" que pouvait avoir la version TV. Les acteurs, exceptés Russel Crowe, n'ont pas suffisamment de temps à l'écran pour réellement nous montrer l'étendue de leurs capacités. Bien que je doute que cela aurait changer quoi que ce soit vue la façon dont le développement des personnages fut réalisé dans le scénario Hollwoodien. Même si Crowe me fit vibrer à certains moments, notamment quand il est poursuivi au péril de sa vie (ce qui est assez drôle vue le super gaillard que c'est) il ne me toucha pas comme John Simm. De plus, le fait de souligner les origines irlandaises de son personnage à grand renfort de chants celtiques biens viriles me font doucement rire surtout de la part d'un Australien pure souche...


Tout l'histoire du triangle amoureux est ici gommé pour que cela n'entache pas l'enquête policière (euh, pardon journalistique) au détriment du personnage de Robin Wright Penn, inconsistant. L'actrice ne dégage absolument rien en comparaison à Polly Walker qui possède une bonne paire de c******* (que ceux qui ne sont pas d'accord jettent un œil sur sa prestation dans Rome). La femme de Sean Penn a beau être magnifique, son personnage est absoluement oubliable.
Tout comme celui de Dominic Foy gardien de si nombreux secrets de Sonia Baker dans la version UK, le pauvre John Bateman est ici totalement inexploité, relegué à l'état de banale source le temps de 2-3 scènes.
Elen Mirren est peut être une actrice dont le talent n'est plus à mettre en cause mais son personnage n'a rien à voir avec le charismatique Bill Nightly. Quand elle décide de mettre l'embarguo sur la mise en presse du journal pour donner quelque heures de plus à McCaffrey et à Della Frye de réunir les preuves nécessaires à leur papier, cela n'a vraiment pas la même saveur que quand Foster Senior prend cette décision. On ressent réellement le côté rebel du british avec toute la rédaction derrière lui, retenant son souffle lorsqu'il fait donner l'ordre d'arrêter les presses. C'est cela qui m'a manqué dans le film, toute l'ébulition de la salle de la rédaction, toute cette énergie qui donnait des ailes aux héros enquêtant sur le complot et à nous par la même occasion. Cette envie, ce besoin que ressentent les journalistes pour informer le public quoi qu'il en coûte. Le pouvoir des mots face à la violence, aux non-dits, aux secrets. Cela me rappel ce rêve journalistique que j'ai pu avoir quand j'étais plus jeune. Avec ce blog, c'est une façon pour moi de le réaliser en quelque sorte.


D'ailleurs en parlant de journalisme via la toile, c'est l'un des rares trucs que j'ai apprécié dans ce film : le personnage de Rachel McAdams (Mais je ne suis peut être pas suffisament objective vue que j'adore l'actrice.), bloggeuse du Washington Globe. Entre elle et McCaffrey c'est la confrontation : version papier Vs. version internet. On pourrait regretté néanmoins qu'elle laisse bien vite son moyen d'expression au profit de la méthode "classique". Un choc des titans plus approfondis aurait été intéresant. C'est d'ailleurs ce que la plupart des critiques papier ont apprécié : la mise en lumière du monde journalistique du travail d'investigation jusqu'à la mise en presse sous les rouleaux de l'imprimeur. J'ai cependant du mal à croire qu'ils aient vue la version britannique sinon ils auraient trouvé comme moi cette histoire trop lisse, qui ne va pas assez en profondeur que ce soit au niveau des personnages que de l'enquête qui à mon goût s'enchaîne trop facilement. Dès le début le personnage de Russel Crow y voit un complot (Ah, cette bonne vieille thèse du complot que les américains paranos, post 9/11 oblige, affectionnent tant !) face à une rédactrice-en-chef dubitative mais si vite convaincue par l'appel de sensationnel en première page de son journal.

En conclusion, un gros budget ne fait pas tout. Le talent n'a pas de prix. Personne ne peut imiter l'humour noir et la façon de raconter les histoies so british. N'est pas anglais qui veut. Et c'est une bonne chose finalement car cela fait partie du patrimoine Européen : le mélange de tous ces peuples si différents avec leur culture bien à eux qui s'enrichissent mutuellement.

Actualisation (10 décembre) : Le film apparaît en très bonne place dans le TOP 10 des meilleurs films de l'année selon le magazine de cinéma PREMIERE... Il faut croire que je suis définitivement passé à côté. Cependant, qui n'a jamais été en désaccord avec les critiques...

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