Résumé : A 28 ans seulement, Stéphanie Lempereur pense avoir réalisé tous ses rêves. Elle vient d'être nommée rédactrice en chef de GLAM, un prestigieux magazine de mode et le charmant Grégoire de Rougemont, avocat de bonne famille, la demande en mariage. Un seul hic : Stéphanie a menti sur ses origines modestes pour en arriver là et... elle est toujours mariée à Alex, son amour de jeunesse ! De retour à Calais, face à son mari, sa famille, ses racines, Stéphanie commence à douter de ses choix de vie...
J'aimerais revenir sur le téléfilm diffusé lundi dernier sur TF1, avec Lorie Pester et Alain Delon, mais aussi Philippe Bas (Alex) et Alexandre Vargas (Grégoire).
C'est en lisant un article dans mon magazine TV (Télé2Semaines) qu'il a été porté à mon attention cette ressemblance frappante du synopsis avec un film Américain de 2003 avec Reese Witherspoon dans le rôle de l'indécise. Certes ce film, renommé Fashion Victime en France, n'a pas fait parler beaucoup de lui par chez nous mais quand même. Ce n'est pas une excuse pour TF1 de s'approprier cette histoire en l'adaptant à sa sauce.
Sans parler du titre, identique à un autre film made in America (The Accidental Husband) avec Uma Thurman, Jeffrey yum Dean yumi Morgan et Colin Firth, sortie en 2008.
Dans la série des ressemblances on citera :
- le plot de départ, une fille qui vient de se fiancer doit rentrer dans sa ville natale de ce pas pour annuler son précédent mariage avec son amour de jeunesse. Elle quitte ainsi Paris pour Calais dans la version Française, et NYC pour Pigeon Creek, une petite ville du fin fond de l'Alabama dans la version US.
- Elle fait la mode en étant styliste dans la VO, elle la juge en étant responsable du magazine GLAM dans la VF.
- Son meilleur ami est homo dans les deux versions. Il devient juste blanc avec des faux aires d'Italien dans la VF. La meilleure amie disparaît dans la VF. Cependant dans la VO, elle a aussi un de ses meilleurs amis de son enfance qui préfère les hommes, mais il devient hétéro avec de grandes capacités de danseur dans la VF.
- L'amour de jeunesse a avancé pendant toutes ces années où l'héroïne est partie refaire sa vie dans la City. Il s'est construit un avenir professionnel. Dans la VO, il a lancé son entreprise de verre (vase, plats, verres...). Dans la VF il est inventeur pour le compte de Monsieur Lempereur, le patron de l'entreprise de dentelle.
- Lors de son retour Melanie/Stéphanie décide de s'immiscer dans le rendez-vous galant de son mari. Dans la VO c'est son taux d'alcoolémie qui met à mal l'histoire d'amour, alors que dans la VF elle sait se montrer en pleine possession de ses moyens.
- Elle refait également toute la décoration d'intérieur de la maison de son mari, en utilisant leur soit-disant compte commun pour l'inciter à signer les papiers du divorce. Dans la VF, elle décide purement et simplement de vendre la maison.
- L'héroïne s'est fait passé pour quelqu'un qu'elle n'est pas. Dans la VO, elle devient Carmichael, héritière d'une famille du sud ayant fait fortune dans le coton. Dans la VF, elle n'est rien de moins que la fille de Lempereur. En réalité, elle est fille unique des Smooter et à un père fan de la guerre de Sécession. Petite différence en VF, elle a une sœur et son père travaillait pour Lempereur.
- La future belle mère acariâtre envois l'un de ses sbires à tendance geek pour enquêter sur sa future belle fille. Dans la VF, elle devient lui sous les traits de Delon.
- Lorsque le fiancé part à Calais/ pour rejoindre sa chérie au chevet de son faux père, il rencontre par hasard le mari et ils sympathisent aussitôt, encore plus dans la VF.
- Et enfin, Melanie/Stéphanie réalise qu'elle est toujours amoureuse de son amour de jeunesse une fois devant l'autel...
et part alors le retrouver toute vêtue de blanc.
Pour cette scène, je dois bien admettre que la version française est visuellement plus belle avec son soleil levant. Cela me rappel la scène finale de Pride And Prejudice avec Keira Knightley et Matthew Macfadyen. Les couleurs pastels magnifient au possible les acteurs.
Et puis la version Américaine est un peu trop cul-cul la praline entre les répliques et le ralenti au moment stratégique.
En conclusion, il faut reconnaître à l'avantage du téléfilm Français qu'ils ont bien su s'approprier l'histoire tout en apportant des modifications judicieuses. Au final c'est beaucoup mieux que ce l'on aurait pu craindre et le jeu de Lorie est loin d'être mauvais. Certes ce n'est pas encore nickel comparé aux autres acteurs, dit confirmés, mais elle m'a néanmoins surprise. Pas réellement de quoi me moquer au final. En fait j'ai bien aimé ce TV film et même ri à de multiples reprises. Le scénario existe, contrairement à ce que la chaîne nous a habitué, les acteurs s'en donne à cœur joie pour notre plus grand plaisir, et la réalisation est bonne. Normal c'est l'œuvre de Louis Choquette, réalisateur de la première saison magistrale de la série de Canal + Mafiosa.
En fait, la scénariste Joyce Buñuel a su utilise le meilleur du matériel de base en y apportant une touche personnelle et un style plus Français. Je pense notamment au vocabulaire employé : on entend à l'occasion quelque merde et autre noms d'oiseaux sans que cela pose aucun problème. Chose qui n'arrivera pas dans Fashion Victime, qui se doit comme toute bonne comédie Américaine PG-13 de respecter les codes de la vertue morale. Après avoir revue justement l'originale, je me rends compte qu'il avait ses défauts, inhérent aux comédies US habituelles et que la version Française a su, contre toute attente, ne pas tomber dans le panneau et être au finale drôle et attachante.
La fin du film et plus particulièrement le 2 ans plus tard que l'on peut voir sur le site de TF1 nous montre une porte de sortie qui peut donner droit à une suite. Retissante au début, je dois bien avouer que si suite il y a, je regarderais ne serait-ce que pour les deux charmants messieurs du cast et surtout Philippe miam Bas. Toujours un faible pour les bad guys.
Synopsis (AlloCiné) : Melanie Carmichael (Reese Witherspoon), une jeune créatrice de mode, quitte son mari Jake (Josh Lucas) et sa région natale d'Alabama pour le strass et les paillettes de la grande ville de New York. Dans la high-society de Manhattan, entre deux soirées mondaines, elle rencontre un nouveau prince charmant (Patrick Dempsey) avec qui elle ne tarde pas à se fiancer. Elle repart aussitôt dans le Sud pour annoncer la bonne nouvelle à ses parents et demander le divorce. Mais elle se pose des questions quant à savoir lequel des deux hommes est réellement l'élu de son coeur.
Le titre du film original, dont l'histoire prend place dans le sud des États Unis, en Alabama, est un hommage à la chanson éponyme, du groupe Lynyrd Skynyrd, sortie en 1974.