Hier soir j'ai pu découvrir grâce à Arte le film Tant qu'il y aura des hommes (From Here to Eternity) de Fred Zinnemann (Le Train sifflera trois fois), datant de 1953. Décidément, la chaîne franco-allemande me permet de me tenir à jour niveau classiques cinématographiques, que ce soit avec les films d'Hitchcock, Charade avec Audrey Hepburn ou encore Metropolis, etc...
Vous ne voyez peut être pas de quel film je veux parler mais vous avez tous vue une fois une photo de cette scène mythique de baiser langoureux sur la plage échangé entre le Sergent-Chef Milton Warden (Burt Lancaster) et Karen Holmes (Deborah Kerr) qui a été depuis maintes fois reprises au cinéma. Je me souviens de l'avoir vue remaké l'année dernière dans le premier épisode de la série One Tree Hill. Et bien oui, pourquoi pas, chacun ses références après tout.
En attendant voici un extrait de la scène originelle de 1953.
Résumé (Wikipedia) : 1941. Récemment transféré à la caserne de Schofield dans les îles Hawaii, Robert Lee Prewitt (Montgomery Clift), ancien boxeur, est sollicité par le capitaine Holmes pour remonter sur le ring afin de défendre l'honneur du régiment et favoriser la propre promotion du capitaine. Mais Prewitt, qui a rendu un homme aveugle lors d'un précédent combat, refuse et va faire l'objet de constantes brimades et humiliations dans cette base où les déchirements et les rencontres amoureuses vont prendre toute leur symbolique la veille de l'attaque aéronavale japonaise sur Pearl Harbor.
C'est un film sur l'armée et plus particulièrement les relations des soldats entre eux. C'est aussi un réquisitoire contre les institutions militaires et leurs agissements parfois douteux, ce qui lui valu d'ailleurs une certaine réputation à sa sortie. Il fut traité notamment de « ragoût humaniste » pour s'être plus attardé sur les sentiments de ces soldats plutôt que de présenté le côté virile de leur profession.
Montgomery Clift et Frank Sinatra.
Une nuance de jeu que Montgomery Clift maîtrisait à la perfection. Son interprétation du jeune Prewitt est impressionnante de justesse. Sa ressemblance avec James Dean, autant physique qu'au niveau de son jeu, m'a doublement impressionné. Enfin vue qu'il est l'aîné de Dean c'est plutôt Jimmy qui lui ressemble. D'ailleurs il l'admirait beaucoup, il était même le protégé de Cliff et signait ses autographes "Jimmy Dean Clift". Il fait partie de ses rares acteurs comme James Dean (j'ai acheté un livre de photos sur lui, sur une photo où il boit un café il pourrait entré en concurrence avec Georges What else? Clooney) ou Marlon Brando (j'étais toute chose devant Un tramway nommé Désir où il représentait la quintessence de la virilité masculine) qui étaient beaux selon les canons de beauté de leur époque mais restes toujours aussi sexy selon nos critères actuels. Et c'est suffisamment rare pour le signaler.
Mais dans ce casting 3 étoiles, Burt Lancaster est loin d'être en reste. Le regard langoureux qu'il jette au personnage de Deborah Kerr ferait fondre la banquise toute entière. Sérieusement, je ne sais pas comment la donzelle faisait pour tenir sur ses deux jambes quand il la regardait ainsi mais il faudrait qu'elle me donne sa recette car il est pour moi impossible de sortir indème d'un regard made in Lancaster. Hormis cela, son interprétation est tout aussi superbe et son personnage, leader qui s'ignore, aussi charismatique que captivant.
Et si vous avez des doutes, regardez cette photo extraite du film Les démons de la liberté (Brute Force), le deuxième film de sa carrière, où il incarne un détenu de la prison de Westgate qui rêve de s'évader. Si c'est pas du mal dans toute sa splendeur, je ne sais pas ce qu'ils vous faut. Son regard bleu azur est d'une profondeur défiant le noir et blanc.
Mais j'en oublierais presque le dernier membre du casting, plus connu de tous pour ses talents de chanteur que d'acteur : Monsieur Frank Sinatra, qui reçu d'ailleurs un Oscar pour son interprétation de l'ami de Prewitt, Angelo Maggio. Insubordonné et porté sur la boisson, il finira en camp disciplinaire. Sinatra rend ce personnage très touchant et attachant.
Montgomery Clift, Donna Reed et Frank Sinatra.
Pour finir, j'ai particulièrement apprécié les moments musicaux du film. Comme le Private 2ème classe Robert Lee Prewitt était un clairon dans sa précédente affectation, nous avons droit à quelques morceaux joués par Montgomery Clift qui sont particulièrement inspirés comme celui dans le bar que vous pouvez sur une des photos un peu plus haut (et tout en bas de cet articles) ou encore la scène ci-dessous où il pleure son ami disparu, en musique. Magnifique.
En bref, Tant qu'il y aura des hommes est un film a découvrir pour ces acteurs d'un autre temps qui n'ont pas pris une ride et donne une leçon aux jeunes acteurs d'aujourd'hui qui se contente trop souvent de rester en surface dans leur interprétation ou attendent que l'on les glorifies un peu trop quand ils font réellement leur job. C'est intéressant de revenir un peu plus à ce qu'était la classe Hollywoodienne d'alors avec ces acteurs qui n'ont franchement rien à envier aux jeunes prépubères actuels. Il est toujours important de savoir d'où l'on vient poru avancer. Maintenant je vais m'intéresser d'un peu plus près à la carrière des messieurs Clift et Lancaster en espérant que Arte ou France 3 puissent m'aider dans cette tâche.