dimanche 21 novembre 2010

The Social Network - My Review : David Fincher marry me!


Synopsis (AlloCiné) : Une soirée bien arrosée d'octobre 2003, Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg), un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer un site, une base de données de toutes les filles du campus. Il affiche côte à côte deux photos et demande à l'utilisateur de voter pour la plus canon. Il baptise le site Facemash. Le succès est instantané : l'information se diffuse à la vitesse de l'éclair et le site devient viral, détruisant tout le système de Harvard et générant une controverse sur le campus à cause de sa misogynie. Mark est accusé d'avoir violé intentionnellement la sécurité, les droits de reproduction et le respect de la vie privée. C'est pourtant à ce moment qu'est né ce qui deviendra Facebook. Peu après, Mark crée thefacebook.com, qui se répand comme une trainée de poudre d'un écran à l'autre d'abord à Harvard, puis s'ouvre aux principales universités des États-Unis, de l'Ivy League à Silicon Valley, avant de gagner le monde entier... Cette invention révolutionnaire engendre des conflits passionnés. Quels ont été les faits exacts, qui peut réellement revendiquer la paternité du réseau social planétaire ? Ce qui s'est imposé comme l'une des idées phares du XXIe siècle va faire exploser l'amitié de ses pionniers et déclencher des affrontements aux enjeux colossaux...

C'est l'adaptation du roman The Accidental Billionaires: The Founding Of Facebook, A Tale of Sex, Money, Genius, and Betrayal (La revanche d'un solitaire - La véritable histoire du fondateur de Facebook) de Ben Mezrich, publié en 2009.


Bordel, ce que j'aime David Fincher. Je ne me lasserais jamais de le dire encore et encore. Cela fait des années que ça dure, depuis ma découverte de Fight Club (l'un de mes films préférés EVER) : une monumentale claque. Depuis il n'a cessé de créer avec Panic Room (claustrophobiquement superbe), Zodiac (un orgasme cinématographique de par la présence de trois de mes acteurs favoris : Jake Gyllenhaal, Robert Downey Jr., Mark Ruffalo), ou encore L'Étrange histoire de Benjamin Button (des effets visuels impressionnants au service d'une histoire hors du commun. Cate Blanchett toujours aussi somptueuse, mais la présence de Brad Pitt m'empêche d'adorer ce film.).
Quand j'ai donc appris que le sujet du prochain projet de Fincher portait sur Facebook et son créateur, je n'en ai à vrai dire pas pensé grand chose (contrairement à beaucoup qui se demandaient comment il pourrais capter notre attention avec un tel sujet) car l'important était uniquement que nous allions prochainement découvrir la dernière création sortie de l'esprit de ce génie en puissance. D'ailleurs, dès que fût dévoilé le premier poster, en juin dernier, l'impatience n'a fait que s'accroître.


L'unique ami, Eduardo Saverin (Andrew Garfield)
et Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg).

Après la semaine dernière où j'ai pu découvrir le deuxième film réalisé par Ben Affleck, The Town, me voilà donc de retour au petit cinéma de Retiers (qui décidément sait se montrer audacieux et diversifié dans sa sélection, bien qu'il ne soit qu'un petit cinéma associatif. La culture n'a pas de limite.) pour voir The Social Network à l'ancienne. Ce qui devient, soyons honnêtes, de plus en plus rare à l'heure actuelle. Néanmoins ce film fait partie de ceux qu'il faut voir dans les salles obscures. À l'image de Inception, c'est un long métrage qui prouve que le cinéma peut être intelligent et tout aussi diablement exaltant et divertissant.


Eduardo Saverin (Andrew Garfield), Dustin Moskovitz (Joseph Mazzello)
et Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg).

Vous sortez de la salle, impressionné (encore une fois) par la maîtrise de ce cher David et absolument exciter comme une puce. C'est à cela que l'on reconnaît un grand film : un scénario (made in Aaron Sorkin aka le créateur de la série À la Maison Blanche (The West Wing)) impeccable avec des répliques piquantes à souhait et un rythme soutenu tout au long des deux heures, un montage implacable allié à une musique (composée par Trent Reznor et Atticus Ross) qui participe à créer une ambiance bien particulière, sans parlé du casting sans fausses notes (mention spéciale à Jesse Eisenberg, charismatique en diable, il porte le film sur ses épaules avec une facilité déconcertante). Par son jeu, il a sur rendre Mark Zuckerberg détestable, insupportable, arrogant, imbu de sa personne, au summum de la nerd attitude (et c'est plutôt une insulte pour tous les nerds du monde entier), par moment un énorme con associal ; et dans les cinq dernières minutes du film plus humain, assez pathétique et finalement seul au monde. Ce qui est un paradoxe pour celui qui a crée un site/une machine à "amis". Pour beaucoup, cet acteur est une révélation, pour ma part, pas réellement. Cela remonte probablement à sa participation à la série La famille Green (qui révéla également Anne Hathaway) dont la diffusion en France remonte à 2001. Dernièrement nous avions pu le voir en 2008 dans Adventureland, et l'année dernière dans Bienvenue à Zombieland. Il est généralement plus habitué au cinéma indépendant. C'est pourquoi il restait inconnu (jusqu'à aujourd'hui) du grand public mais pas de moi, en grande fan de films confidentiels que je suis.

Eduardo Saverin (Andrew Garfield), Dustin Moskovitz (Joseph Mazzello),
le poulet et Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg).

Autre acteur de plus en plus incontournable depuis Boy A, Andrew Garfield qu'il est impossible de ne pas apprécié vue qu'il joue le rôle de l'ami trahie. Il sera encore plus difficile de passé à côté vue qu'il reprends le rôle de Peter Parker/l'homme araignée dans le reboot de Spider-Man, prévu pour 2012. En grande fan du comics et des films de Sam Raimi, je serais au rendez-vous.
Enfin, ce fût l'occasion de revoir Joseph Mazzello qui était absolument inoubliable dans la mini-série The Pacific. Au point d'ailleurs de m'être sentie quelque peu frustrée devant son rôle plus limité dans The Social Network.
J'ai également eu le plaisir de croiser, le temps d'une scène, Wallace Langham alias la fouine Hodges dans CSI, Vegas (la seule, l'unique) dans le rôle de l'un des investisseurs d'un demi million de $. Mais aussi l'actrice Rashida Jones, que j'ai pu voir, notamment, dans le film I Love You, Man et la série The Office. Elle joue actuellement dans le dérivé de ce dernier Parks and Recreation. Dans le film, elle interprète l'une des avocates chargés de la défense de Zuckerberg.



Enfin dans le lot des prestations plus qu'inspirées, l'acteur Armie Hammer a eu double dose de travail puisque j'ai découvert qu'il interprétait en réalité Cameron Winklevoss et Tyler Winklevoss. Les jumeaux ne forment en réalité qu'une seule et même personne. Impressionnant. Généralement les effets spéciaux et autres trucs pour ce genre de supercherie, je les repère à trois kilomètres donc chapeau bas Mister Fincher. Il faut néanmoins savoir que dans les scènes où les deux frères étaient visibles à l'écran, Armie Hammer était aidé de Josh Pence pour donner le change. Ensuite le visage de Hammer était apposé digitalement sur celui de Pence. Double travail donc pour Armie qui modula son jeu en fonction du frère qu'il incarnait (voir l'analyse du langage du corps par le Dr. Lillian Glass). Néanmoins, les deux acteurs ont dû travailler en amont pour agirent comme deux vrais jumeaux, notamment au niveau de la diction et des gestes qui devaient se compléter.

Divya Narendra (Max Minghella), et les frères jumeaux Winklevoss
(Armie Hammer et sa doublure Josh Pence).

Au final donc, du bon, que dis-je du TRÈS bon David Fincher. Absolument maîtrisé. La narration déstructurée était une très bonne idée pour maintenir l'intérêt du spectateur, dès le début du film. Mélanger les procès opposant Mark Zuckerberg vs. l'ex-meilleur ami Eduardo Saverin, Mark Zuckerberg vs. les Winklevoss twins & Max Minghella et les moments prenants place à Harvard ou en Californie.
Le scénario est un pure bijou grâce à l'écriture, un mélange satiro-comique tout en finesse que nous devons à la plume du brillant Aaron Sorkin. Je pense, entre autre, au ping-pong verbal des jumeaux. Sans parler du ton de certaines scènes comme notamment la pseudo-réconciliation de Zuckerberg & Eduardo alors que la copine de ce dernier met le feu au cadeau qu'il lui a offert. Ou encore la conversation entre Zuckerberg & Sean Parker, dans la boîte de nuit, parfaitement orchestré sous fond de musique entêtante qui prend presque le pas sur ce qu'ils sont entrain de se dire. Cette scène n'est pas sans me rappeler celle aux tons bleutés dans 25th Hour, avec Edward Norton.
Enfin, la musique apporte beaucoup à l'ambiance qui sait se montrer électrique voir même oppressante par certains moments. Au point que vous ressortez de la salle tout excité, comme après un fix d'une drogue quelconque (non pas que je sache l'effet que cela face, ce n'est que pure spéculation).
Le film reste coincé dans votre tête bien après le visionnage. Un pure plaisir jouissif qui s'ajoute à celui de la semaine dernière. Décidément, je m'estime très chanceuse, cinématographiquement parlant. C'est vraiment le pied quand c'est si bon. C'est grâce à ce genre de productions qu'il est encore très agréable de payer une place de cinéma.

Le scénariste Aaron Sorkin et le réalisateur David Fincher.

Emily to Mark Zuckerberg: You’re going to be successful, and rich. But you’re going to go through life thinking that girls don’t like you because you’re a nerd. And I want you to know, from the bottom of my heart, that that won’t be true. It’ll be because you’re an asshole.

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